Malgré l’état d’urgence permanent, il n’était pas question que la Confédération générale du Travail Force Ouvrière se dérobe à cette journée de mobilisation internationale des travailleurs du 1er mai.
Né en 1889 suite aux manifestations de 1886 réprimées dans le sang à Chicago, le 1er mai demeure un symbole de l’engagement syndical : celui de la solidarité ouvrière, du refus de l’exploitation, de l’aspiration à l’émancipation individuelle et collective, de l’action collective et de l’internationalisme.
La solidarité ouvrière et syndicale est une exigence de tous les jours, tant que, où que ce soit dans le monde, le syndicalisme, l’action syndicale, les mobilisations pour la démocratie demeurent réprimés : Birmanie, Bielorussie, Hong Kong, Chine pour ne citer que ces pays, la liste est longue où les droits les plus élémentaires sont bafoués tous les jours, où la répression fait rage…
Nous devons toujours être en veille. Ne rien céder sur le plan des droits démocratiques et syndicaux, partout dans le monde, mais bien entendu aussi en France.
C’est ce qui a amené FO, avec beaucoup d’autres organisations, dans notre pays, à contester les dispositions contenues dans la loi sécurité globale et les décrets sécurité intérieure (fichage) qui mettent en cause de fait les libertés individuelles et collectives dont la liberté de manifestation et la liberté de la presse.
Dans un contexte où des fonctionnaires, agents publics et de simples passants ont été victimes, ces derniers jours et derniers mois, d’assassinats terroristes horribles, FO réaffirme son attachement à l’universalisme républicain, à la laïcité, à l’instruction publique et à la liberté d’expression, contre toute forme de soumission, à l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle réprouve et a toujours condamné toute forme de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie et toute forme de discrimination.
Cher(e)s camarades, ce 1er mai 2021 est doublement teinté d’histoire.
En ce moment même, aux murs des fédérés, avec nos camarades de la région parisienne, nous rendons hommage à la mémoire des cent onze mille victimes de la Commune de Paris, férocement réprimée par le gouvernement d’Adolphe Thiers. Les derniers combats de la Commune se sont déroulés il y a 150 ans, après soixante-douze jours d’une expérience révolutionnaire sans précédent.
Pour nous, syndicalistes, parmi les grandes dates du mouvement ouvrier, la Commune de Paris tient une place particulière. Dernière révolution du XIXe siècle, c’est aussi la première tentative de prise en main de leur destin par les ouvriers.
Derrière le drapeau rouge, ils voulaient réorganiser l’économie au profit des travailleurs. Ils avaient instauré l’éducation gratuite, obligatoire et laïque.
La Commune a voulu être un gouvernement des travailleurs. Les décisions d’ordre économique et social qu’ils firent prendre préfiguraient la législation de protection du travail, la Sécurité Sociale, le système de garantie chômage et le salaire minimum légal.
L’actualité de ce 1er mai, c’est évidemment la situation sanitaire et la crise économique et sociale. L’OIT estime qu’en 2020, 114 millions d’emplois ont été détruits, et que les femmes et les jeunes travailleurs ont été les plus touchés.
En France, 10 millions de personnes sont sous le seuil de pauvreté…et, dans le même temps, la fortune des milliardaires a bondi de 170 milliards d’euros dans notre pays !
Après désormais plus d’une année de pandémie et malgré les nombreuses restrictions sanitaires qui affectent durement l’activité en général, et portent atteinte à l’action syndicale telles que la possibilité de réunions, d’informations et de contacts avec les salariés, de manifestations, les syndicats et militants FO n’ont jamais baissé et ne baissent pas la garde.
Nos revendications sont claires :
- Défense des services publics, arrêt des suppressions de postes et création des moyens nécessaires en particulier à l’hôpital : arrêt des fermetures de lits et de services, rétablissement de tous les moyens qui ont été supprimés depuis des années (130 000 lits en 30 ans dont 7500 par ce gouvernement).
- Non aux fermetures de classes, aux suppressions de postes dans l’Education nationale, créations des postes nécessaires aux besoins, pour que l’école reste l’école.
- Arrêt des restructurations et suppressions d’emplois dans l’industrie et le privé en général.
- Augmentation générale des salaires et des retraites.
- Production en quantité suffisante de vaccins permettant à tous ceux qui le souhaitent de se faire vacciner.
- Retrait de la réforme de l’assurance chômage qui réduit drastiquement les droits des demandeurs d’emplois et pénalisera en particulier les plus précaires.
- Abandon définitif de la réforme des retraites.
- Réouverture de tous les lieux de
culture et de tous les commerces.
Rétablissement des libertés individuelles et collectives par la levée de l’état d’urgence dit sanitaire : à commencer par la liberté pleine et entière de se réunir et de manifester.
En ce 1er mai 2021, 150ème anniversaire de la Commune de Paris, FO réaffirme que l’on ne peut séparer la République et la justice sociale.
Militons pour le progrès et la justice sociale, la reconquête de nos droits. Établissons les cahiers de revendications à tous les niveaux, pour les salaires, l’emploi, la protection sociale, les services publics et la Fonction publique, les conventions collectives et les statuts.
Vive le syndicalisme libre et indépendant !
Vive la solidarité internationale des travailleurs !
Vive le 1er mai des revendications !"