"Madame, Monsieur le Maire,
Le Président de la République, puis le 1er Ministre et le Ministre de l’Éducation nationale, ont
annoncé leur décision, dans la plus grande cacophonie, de rouvrir les crèches, les écoles, les collèges et les lycées à compter du 11 mai prochain, alors même que tous les lieux publics resteront fermés.
Cette décision a des conséquences majeures pour les collectivités et en particulier pour les mairies,
s’agissant des écoles et des crèches.
L’Ordre des médecins dénonce dans ce choix « un manque absolu de logique», qui ne pourra qu’aggraver l’épidémie. Même si, sans doute par manque de matériel, comme cela a été aussi le cas
pour les masques, le Président a déclaré que le dépistage de toute la population était un non sens,
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise la mise en place du dépistage systématique pour sortir de la crise sanitaire.
pour les masques, le Président a déclaré que le dépistage de toute la population était un non sens,
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise la mise en place du dépistage systématique pour sortir de la crise sanitaire.
Comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand, en Haute-Savoie, les quelques 155 000
écoliers, collégiens et lycéens dont 30 000 élèves de l'enseignement privé et 3 000 jeunes handicapés
scolarisés, 4 000 professeurs des écoles, les professeurs du second degré, les ATSEM, les Agents
d'entretien, les surveillants, les agents administratifs... seront appelés à revenir en classe et amenés à
se déplacer et à entrer en contact ?
écoliers, collégiens et lycéens dont 30 000 élèves de l'enseignement privé et 3 000 jeunes handicapés
scolarisés, 4 000 professeurs des écoles, les professeurs du second degré, les ATSEM, les Agents
d'entretien, les surveillants, les agents administratifs... seront appelés à revenir en classe et amenés à
se déplacer et à entrer en contact ?
Comment gérer les regroupements de parents et d’élèves aux entrées et sorties des écoles, dans la cour de récréation, la sieste en maternelle, les repas collectifs, les transports ?
Nous considérons que les gestes barrières ne pourront pas être respectés, particulièrement dans les
écoles compte tenu de l’âge des élèves, du nombre d’élèves par classe, quel que soit le nombre d’élèves accueillis. Comme vous le savez, les personnels de l’Education Nationale, les personnels territoriaux sous votre autorité, les parents d’élèves sont très inquiets des perspectives de reprise sans garantie de mesures de protection et surtout sans que les conditions sanitaires le permettent. Un sondage récent indique que plus des 2/3 des parents ne remettront pas leurs enfants à l'école.
Dans ce contexte, nous considérons qu’il y a des préalables intangibles à la reprise des cours. Cela
commence par le dépistage systématique des personnels et des élèves. Pour notre part, nous considérons que cette décision, dans les conditions présentes, est irresponsable, dangereuse, impossible.
Les maires, responsables de l’ouverture des locaux scolaires, vont être en première ligne pour assumer la décision irresponsable du Président Macron sans disposer du matériel de protection indispensable à tous. Il nous paraît urgent de ne pas prendre le risque inconsidéré, inutile et surtout lourd de conséquences d’une ouverture des écoles à partir du 11 mai.
commence par le dépistage systématique des personnels et des élèves. Pour notre part, nous considérons que cette décision, dans les conditions présentes, est irresponsable, dangereuse, impossible.
Les maires, responsables de l’ouverture des locaux scolaires, vont être en première ligne pour assumer la décision irresponsable du Président Macron sans disposer du matériel de protection indispensable à tous. Il nous paraît urgent de ne pas prendre le risque inconsidéré, inutile et surtout lourd de conséquences d’une ouverture des écoles à partir du 11 mai.
Dans ces conditions de nombreux maires et élus sur le territoire national, avec des étiquettes politiques diverses ou sans étiquette politique, ont déjà pris une position nette en faveur de la protection de la santé de la population en décidant de ne pas rouvrir les écoles. C’est le cas des maires de Cannes, Montpellier, Tulle et de bien d’autres communes, tout comme du Conseil Départemental des Bouches du Rhône. Le comité hygiène-sécurité-conditions de travail (CHSCT) du ministère de l’Éducation nationale a émis un avis voté par FO et FSU : "Le CHSCT demande un dépistage généralisé aux personnels et aux élèves comme préalable à toute reprise d’activité."
L’Union Départementale FORCE OUVRIÈRE de Haute Savoie, avec sa fédération de l'Enseignement, la FNEC-FP-FO-74 (enseignement, culture et formation professionnelle) et ses syndicats, soutiennent tous les personnels qui, soucieux de leur santé, celle de leurs proches, de celle des élèves et de leurs familles, refusent de retourner sur leur lieu de travail le 11 mai, sans dépistage systématique, sans les protections nécessaire, et exigent que cet avis soit mis en œuvre par l’Éducation nationale à tous les niveaux, avec toutes les mesures de protection nécessaires, à savoir la mise en place d’équipements de protection (masques FFP2, visières…) à hauteur des besoins, désinfection totale des locaux, ainsi que la mise en place de tests quotidiens.
Nous tenons également à vous informer de la mise en ligne d’une pétition nationale par la FNEC-FP
FO, qui a déjà recueilli en quelques jours la signature de 50 000 personnels, parents d’élèves et citoyens.
Alors, parce que les salariés ne veulent pas « mourir au travail », ni même être contaminés, parce qu’il en va de la santé de l’ensemble de la population à commencer par celle de nos enfants, nous vous demandons de prendre la décision de ne pas rouvrir les établissements scolaires le 11 mai
prochain.
Nous sommes bien évidemment à votre disposition pour échanger sur toutes ces questions.
Veuillez agréer, Madame-Monsieur le Maire, l’expression de notre considération distinguée."
Stéphane RENAUD
Secrétaire général de l'Union Départementale FO Haute-Savoie
PS : Le conseil scientifique COVID-19 a rendu un avis le 20 avril 2020, rendu public le 24 avril. Il « propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre ». Le gouvernement ne peut l'ignorer.